Partager un toit, tisser des liens
Je vais être direct : beaucoup de personnes de notre génération ne veulent pas finir leurs journées dans la solitude. On est nombreux à le dire, mais on ne sait pas toujours comment faire autrement. Les enfants habitent loin, la maison est devenue trop grande, on n’a pas envie de dépendre de quelqu’un… et en même temps, on aimerait bien partager un repas, écouter quelqu’un parler, entendre rire dans le salon.
La colocation entre seniors répond exactement à ça. Ce n’est pas une invention à la mode. C’est juste du bon sens : partager un logement ou une maison à plusieurs personnes du même âge ou presque, chacun avec son espace, mais avec des pièces communes pour vivre un peu ensemble. On ne redevient pas ado, on ne vit pas “en communauté” façon années 70. On vit juste plus malin.
Ce mode de vie permet de :
On pourrait dire que c’est une “3e voie” : pas seul, pas en structure, mais ensemble chez soi. La résidence sénior n’est pas toujours adaptée, parfois trop chère ou trop collective. La colocation permet de garder son caractère, son rythme, ses petites habitudes… tout en ayant une présence.
Et je vous le dis comme je le pense : à notre âge, le lien social n’est pas un luxe. C’est ce qui fait que le matin, on a encore envie d’ouvrir les volets.
Je sais que quand on parle d’habitat partagé, on a vite des questions très pratiques : qui paye quoi ? Comment on choisit les colocataires ? Est-ce qu’on peut faire ça dans sa propre maison ? Est-ce qu’il faut un contrat ? Est-ce qu’on a droit aux aides ? Vous avez raison de vous les poser. Vieillir, oui. Mais vieillir organisé.
Dans ce blog, je détaille ces points dans d’autres articles, mais voici déjà le fonctionnement de base :
Deux possibilités : soit on part d’une maison ou d’un grand appartement déjà existant (chez vous ou chez quelqu’un d’autre), soit on cherche un logement à louer ensemble. Dans l’idéal, il faut :
On n’est pas dans un modèle de chambre meublée étudiante. On est dans de l’habitat quotidien, avec du confort.
La colocation, ça se prépare. On ne met pas trois personnes dans une maison en espérant que ça se passe bien. Même à 70 ans, on a besoin de règles. On décide ensemble :
Rien de compliqué. Mais dit clairement, ça évite les tensions. On veut de la convivialité, pas des disputes sur le lave-vaisselle.
Je ne vais pas vous assommer avec du jargon, ce n’est pas le style de la maison. Mais il faut savoir qu’on peut faire une colocation entre seniors avec un bail unique (tout le monde signe le même contrat de location) ou avec un bail par personne (chacun a son contrat). Chacune des solutions a ses avantages, on en parlera en détail dans les autres articles.
Ce qu’il faut retenir ici : oui, c’est légal. Oui, c’est possible. Oui, on peut le faire même en ayant plus de 65 ans. Oui, on peut parfois garder certaines aides (APL, etc.) selon la situation. Là encore, j’explique tout ça sur le blog, point par point, pour que vous sachiez où vous mettez les pieds.
On me pose souvent la question : “Bernard, pourquoi tu parles autant de colocation alors qu’il existe déjà les structures pour personnes âgées ?” Bonne question. Je ne suis pas contre, loin de là. Il y a des lieux très bien. Mais ils ne conviennent pas à tout le monde.
La colocation entre seniors est particulièrement intéressante pour celles et ceux qui :
La résidence sénior peut être très bien pour celles et ceux qui cherchent un cadre clé en main, avec des services intégrés. La colocation, elle, laisse plus de liberté. C’est un peu comme choisir entre un hôtel et une maison d’amis. Les deux sont agréables, mais ce n’est pas la même vie.
Dans la colocation, on peut garder son chat, recevoir ses petits-enfants le week-end, faire son pot-au-feu sans qu’on vous dise que ça sent trop fort. On reste chez soi.
Et j’insiste sur un point : ce n’est pas parce qu’on a 65, 70 ou 75 ans qu’on doit tout accepter. On peut encore décider de la façon dont on veut vivre. Ce blog est là pour ça : vous donner les infos pour choisir, pas pour vous mettre dans une case.
Je ne voulais pas faire un site “vitrine” qui dit : “La colocation, c’est chouette !” puis plus rien. Ça, tout le monde peut le dire. Moi, je veux vous montrer le dessous de la table : les questions qu’on se pose, les pièges à éviter, les idées pour aménager une chambre, les astuces pour bien choisir ses colocataires, les façons de répartir les dépenses sans créer de malaise.
Sur Vivre Ensemble Seniors, vous allez trouver :
L’objectif est que, quand vous aurez lu quelques pages, vous puissiez dire : “Bon, si je veux vraiment faire une colocation avec deux amies / deux voisins / ma sœur, je sais par où commencer.” Si j’arrive à ça, le blog aura servi.
Je m’adresserai aussi parfois à ceux qui accompagnent un parent âgé. Parce que je sais que ce sont souvent les enfants qui cherchent des solutions pour leur mère seule dans sa maison. Ce blog pourra les aider à proposer une option un peu plus chaleureuse qu’un simple déménagement.
Enfin, je veux que ce site reste un endroit positif. Vieillir n’est pas une punition. Ce n’est pas non plus une parenthèse en attendant la fin. C’est une période de vie à part entière, avec ses joies, ses adaptations, ses nouvelles envies. Et vivre à plusieurs peut justement redonner de l’élan.
Si vous êtes arrivé jusqu’ici, c’est que le sujet vous parle. Peut-être que vous vous sentez un peu seul en ce moment. Peut-être que vous sentez que votre maison devient trop grande, trop chère, trop silencieuse. Peut-être que vous avez peur de ce qui va se passer dans cinq ans. C’est normal. On est très nombreux dans ce cas.
La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des solutions. La colocation entre seniors en est une. Elle demande un peu d’organisation, un peu de souplesse et un peu de bonne volonté. Mais elle permet de garder l’essentiel : la liberté, la dignité et la chaleur humaine.
Je vous invite à lire les autres articles du blog pour entrer dans le détail : comment choisir ses colocataires, quelles pièces partager, comment faire un bail, comment en parler à sa famille, comment aménager une grande maison pour accueillir d’autres personnes, comment gérer l’argent sans malaise… Tout ça, on va le voir ensemble.
On n’a plus vingt ans, d’accord. Mais on a encore notre mot à dire sur la façon dont on veut vivre. Alors autant le dire clairement.